DS 19 MA, 1966, modèle "Prefecture"
J'ai acheté cette voiture en 1988, en me séparant de l'ID19. Elle sortait une seule fois par an pour un aller retour Paris - Nice.... donc pas plus de 40000km en 20 ans ! Ce n'est que le 20/08/99, à Sées (Orne), qu'elle a passé ses 50000km. Elle a maintenant un peu plus de 57000km.
L'extérieur est entièrement noir, avec l'intérieur peint en gris, comme sur les DS officielles des années 60. Ces voitures étant à l'époque louées à Citroen selon les besoins, il est probable que celle-ci fut vendue à son premier propriétaire après s'être acquittée d'une tâche officielle début 1966.
En 92, cette voiture a tourné dans le film "A cause d'Elle" de J.L. Hubert, tourné près de Nantes. Selon le régisseur qui avait mené de longues recherches auprès des Clubs locaux, c'était la seule DS noire réellement présentable de tout l'Ouest, et compatible avec une action située en 1963.
Par sa taille et la sobriété de son aspect, cette voiture impose un certain respect. C'est donc presque furtivement que l'on ouvre la lourde portière pour se glisser sur les petits sièges garnis de tissu vert. Face au grand volant noir à une seule branche et au très réussi tableau de bord "vague", on marque un instant d'hésitation pour se remémorer la fonction des nombreux boutons chromés et dénués de toute indication.
Clac, la direction se déverrouille sous le volant, on peut introduire la clé dans le contacteur du tableau de bord et actionner le petit bouton poussoir qui commande le démarreur. Au quart de tour le moteur démarre et ronronne sous l'effet du starter. Rapidement le voyant rouge de l'hydraulique s'éteind et la DS prend sa hauteur de croisière.
Une fois sur la route, on apprécie la précision des commandes préservées de toute usure notable, et le confort de conduite procuré par l'hydraulique neuve. Malgré ses 84ch seulement, le moteur 5 paliers de première génération accélère franchement, dans un bruit rauque imputable à l'échappement inox. Cette vivacité s'accompagne d'une étonnante sobriété : 8,5 l / 100km en usage mixte route/autoroute, dans le respect des limitations de vitesse.
C'était en 1989. Je longeais la Seine entre La Défense et St Cloud pour me rendre une réunion du Club IDéale DS. En redémarrant à un feu, la pédale d'accélérateur s'est brutalement affaissée, m'obligeant à m'arrêter immédiatement sur le coté.
Position haute, me voilà allongé sous le moteur à la recherche de la défaillance : le silent-bloc qui reliait le levier de pédale à la tige d'accélerateur était cassé, rompant la liaison entre la pédale et le carburateur. Sans un outil et en début de soirée, j'étais désemparé !
Soudainement, une lueur attira mon regard : un beau morceau de fil de fer tout neuf provenant d'un chantier voisin trainait à mes pieds, dans le caniveau ! Retour sous le moteur pour une réparation de fortune : j'ai pu sans autre problème me rendre à la réunion puis rentrer chez moi à 1h du matin.
La restauration a débuté par une peinture neuve en 1989, ainsi qu'une profonde révision de l'hydraulique. En 95, le circuit hydraulique LHS, qui manquait de fiabilité, fut transformé en LHM, avec remplacement de tous les organes et de tous les tubes. Depuis cette date, l'hydraulique ne m'as causé aucun souci, à part une rupture de conjoncteur au printemps 2005 (fêlure du corps en alu au dessus de l'arrivée haute pression, une panne que j'avais déjà connue sur ma DS21)
Vers 2015, le garnissage intérieur a commencé à montrer quelques faiblesses, les mousses agées de 50 ans ayant perdu leur souplesse. C'est à un sellier que j'ai confié la remise en état des accoudoirs de portières, garnitures de custode, bandeau arrière et dossier du siège conducteur (en conservant bien entendu le tissue d'origine).
Pour en savoir plus, consultez le dossier technique (caractéristiques et restauration) en format .PDF (30 kO)